D’après le dictionnaire, obsolète signifie tomber en désuétude ; être désuet, hors d’usage.
L’obsolescence, c’est le fait de devenir obsolète, périmé.
L’obsolescence programmée, c’est quand le constructeur d’un objet planifient le fait que l’objet deviendra obsolète après une certaine date ou durée d’utilisation, prédéterminée. L’objet peut même devenir inutilisable, alors qu’il est dans un faible état d’usure et qu’il puisse encore remplir sa fonction. Il s’agit alors d’une sorte de « bridage » de l’objet pour l’empêcher de remplir sa fonction.
Mon imprimante laser couleur contient 4 cartouches de toner (encre solide en poudre) et un bloc photoconducteur. Ce dernier est la partie assurant le transfert entre l’encre en poudre et le papier. Ces « consommables » peuvent être remplacés lorsqu’ils sont usés (ou vides pour les cartouches).
Ce photoconducteur s’use au fil du temps, et c’est normal, car nul objet n’est inaltérable. Mais ici, le constructeur a intégré une puce électronique dans le boitier plastique, qui assure la fonction de comptage de pages. Et au bout de 10000 pages imprimées, la puce signale à l’imprimante que le photoconducteur est mort et qu’il faut le remplacer. Pourquoi 10000 ? Parce que le constructeur l’a décidé ainsi ! Le photoconducteur coûte fort cher (300 à 400 €), presque autant que le prix d’une imprimante neuve de même qualité. Cela dissuade les utilisateurs à le remplacer, et les oriente à acheter une nouvelle imprimante.
En réalité, le photoconducteur est encore parfaitement utilisable. C’est simplement la puce électronique qui a signalé que « c’est terminé », programmée par le constructeur pour 10000 pages.
Des boutiques ont bien compris l’astuce et exploitent le filon : on peut acheter en quelques clic sur internet une petite puce électronique compatible, pour moins de 15 €. Ce prix est bien raisonnable pour « redonner vie » à son photoconducteur, face aux 300 à 400 €. Et encore, les 15 € génèrent un fort bénéfice car le prix réel de cette petite pièce de plastique et d’électronique doit être de quelques centimes, fabriquée en grande série).
Il suffit donc de retirer la puce de l’ancien photoconducteur, de placer la nouvelle puce, et voilà. L’imprimante détecte que le nouveau compteur est remis à zéro, alors elle peut imprimer…
Même principe pour les cartouches d’encre, lesquelles contiennent des puces électroniques : même s’il reste de l’encre, la puce oblige l’utilisateur à remplacer la cartouche quand son compteur arrive à la limite fixée par le constructeur. Contrairement à ce qu’affiche l’état des cartouches de l’imprimante, les niveaux ne correspondent pas à la quantité d’encre restant dans la cartouche ! Les niveaux sont ceux du compteur fictif, supposé représenter l’état d’usure de la cartouche. Recharger la cartouche avec de l’encre ne changera rien à la valeur du compteur dans la puce.
Même principe pour les batteries de certains ordinateurs portables. Après un certains nombre d’heures d’utilisation ou de cycles de recharge/décharge, la puce interne à la batterie envoie le signal à l’ordinateur que la batterie est désormais inutilisable. Alors qu’en réalité, elle pourrait durer plus longtemps.
Le principe est sensiblement le même pour d’autres équipement électroniques : téléphone portable, etc. Les mises à jour successives du logiciel interne demandent un peu plus de mémoires et capacités à l’appareil. Arrive un moment où l’appareil n’est plus capable de faire tourner avec fluidité le logiciel, ou n’a pas accès à certaines fonctions, bridées sur le téléphone. L’utilisateur, contraint, est fortement incité à s’équiper du dernier modèle de téléphone pour être tranquille, alors que son téléphone n’est pas physiquement hors d’usage.
Que de gaspillage à cause de ces compteurs fictifs… Non seulement du gaspillage de matière première, mais aussi du gaspillage d’argent pour celui qui doit racheter des cartouches avant qu’elles ne soient réellement vides. Une tromperie du consommateur sur la durée de vie des consommables ou des appareils.
En septembre 2014, un amendement d’un texte de loi propose d’interdire aux constructeurs la pratique de l’obsolescence programmée. Affaire à suivre.
On peut se reporter a une émission d’Arte fort bien faite qui montrait que ce procédé remontait au premières ampoules a filament de tungstène qui avaient fait suite aux ampoules a filament de carbone inventée par Edison.
Comme ces ampoules a filament de tungstène triplement torsadées (invention de Langmuir je crois) avaient une durée de vie considérable, la fabrique a vite opté pour adjoindre je ne sais quel additif au tungstène qui en abrégeait la durée de vie.
La plupart des objets industriels sont fabriques pour une certaine durée de vie, 3000 heures pour les roulements a bille auto et 5000 en aviation je crois me souvenir.
Je crois que les états ne sont plus guère en position d’imposer grand chose aux grandes multinationales. On retrouve ce problème un peu partout notamment au niveau du prix des médicaments, domaine que je connais un peu mieux.
Cher Moulin,
Merci pour ce commentaire. On peut retrouver ce documentaire ici :
Prêt à jeter ou l’Obsolescence Programmée