Essaim d’abeilles, sirop de stimulation

Le mode de reproduction naturel d’une colonie d’abeilles (Apis mellifera) est l’essaimage. Celui-ci se réalise généralement au printemps ou un plus tard parfois si jamais une colonie devient trop populeuse et se sent trop à l’étroit dans la ruche.

Autrefois (mais que signifie encore ce mot ?) les premiers essaimages se produisaient en mai ou juin. D’où le dicton :

Essaim de mai vaut char de blé
Essaim de juin vaut char de foin

Ce qui signifie qu’un essaim du mois de mai a de grandes chances de se développer pour donner une colonie productive, donc une bonne récolte. Un essaim du mois de juin a moins de chance de donner une bonne récolte (le foin a moins de valeur que le blé !). Quant à l’essaim de juillet... il ne vaut pas une miette, car il ne reste plus beaucoup de fleurs à cette période pour fournir assez de nectar !

Aujourd’hui (mais que signifie encore ce mot ?), changement climatique oblige, le printemps a tendance à s’avancer, ce qui donne des floraisons dès le mois de mars, et les premiers essaims aussi, en tous cas dans le sud-ouest de la France. Peut-être faudra-t-il inventer un nouveau dicton en ajoutant mars et avril…

Ainsi, la reine décide de partir et d’emporter avec elle un grand nombre d’abeilles. Cela peut représenter la moitié de la colonie et des réserves en miel ! Ne restent alors dans la ruche que l’autre moitié des abeilles et des ressources en miel (en plus du pollen et du couvain, larves et œufs), qui devront alors élever une nouvelle reine pour assurer la survie de la colonie.

Les abeilles se sont gavées de miel avant de quitter la ruche. Se faisant, elles sont plus lourdes et moins agressives. Il ne faut pas avoir peur d’un nuage d’abeilles qui essaiment car les abeilles ont très peu de chance de vous piquer ! Pas d’insecticide ! Leur but est surtout d’emporter avec elle le maximum de miel afin, un plus tard, de reconstituer de la cire pour bâtir les rayons et alvéoles de la nouvelle colonie.

L’essaim, formé de la reine et son cortège d’abeilles, tournoie au dehors jusqu’à ce que la reine se pose quelque part. Toutes les abeilles la rejoignent, attirées par ses hormones.
Elles peuvent changer une à deux fois d’endroits… et pendant ce temps des abeilles éclaireuses cherchent aux alentours un endroit accueillant pour y bâtir la colonie. Quelques heures plus tard ou le lendemain, l’endroit ayant été choisi, l’essaim s’y installe.

Face à un essaim, inutile d’appeler les pompiers ! Mieux vaut appeler l’apiculteur du coin, ou un club d’apiculture. Les apiculteurs récupèrent volontiers — et toujours gratuitement — les essaims pour les placer en ruchette (équivalent d’une demi-ruche) pour que la nouvelle colonie puisse s’y développer.

À peine récupéré, l’essaim en ruchette est d’abord conservé au frais et à l’obscurité pendant 1 à 2 nuits. Il est ensuite transféré à son endroit définitif, soit toujours dans la ruchette (si elle est en bois), soit dans leur ruche définitive (avec un cadre de partition pour conserver un espace réduit). L’essaim pourra être stimulé grâce à un peu de sirop.

Recette du sirop de stimulation :
Mélanger moitié-moitié sucre en poudre et eau.
On peut y ajouter un peu de vinaigre de cidre (2 cuillères à soupe par litre d’eau), pour aider les abeilles à nettoyer leur système digestif et éviter certains parasites.