Le 28 décembre 2012, l’association Anima-Science a fait l’acquisition d’une machine électrostatique de Carré.
Ferdinand Carré (1824-1900) était un ingénieur français ayant travaillé sur des systèmes de réfrigération, des régulateurs électriques de lumière. Il a aussi inventé le générateur d’électricité statique dont il est ici question.
Grâce à un ancien collègue du laboratoire, j’ai su il y a quelques années qu’un exemplaire de cette machine existait dans la cave de M. Daignas, opticien (retraité) à Pau. Coïncidence, M. Daignas était mon opticien quand j’étais enfant, et j’ai toujours été fasciné par sa boutique, ses étagères en bois, vitrines présentant des objets anciens en bois, laiton et verre. Mon collègue m’avait averti que M. Daignas voulait vider sa cave. Je l’ai contacté et, après avoir visité la cave, la transaction s’est faite.
La machine récupérée est « dans son jus », recouverte au fil des années par une bonne couche de poussière. Le magasin de M. Daignas était autrefois une boutique de matériel médical, comme en témoigne quelques rares photographies de l’époque, et les restes trouvés dans la cave : seringues en verre et métal, béquilles, petit matériel médical, ouvrages reliés. Posée sur sa table d’origine, elle semble attendre là, patiemment, qu’un passionné d’instruments anciens lui redonne de l’étincelle.
La machine est maintenant à l’abris. Une vieille étiquette collée sur son socle indique qu’elle a été fabriquée en 1879 par les ateliers de Charles Chardin (Ingénieur électricien, célèbre fabricant d’instruments médicaux et scientifiques de l’époque).
Je vais la restaurer. Je vais me documenter. Retrouver sa trace dans les livres anciens, retrouver des informations sur la boutique Daignas.
Combien d’heure faudra-t-il pour remettre en fonction ? Comment restaurer l’objet ? Je n’ai encore aucun matériel, je n’ai jamais restauré un tel objet. Je n’ai que quelques notions de préservation et restauration du patrimoine scientifique. Me voici avec cette machine de 133 ans, un témoin des techniques du passé. Et un jour elle crachera des électrons comme en 1879.