Hypnose : comment et pour quoi faire ?

Grâce à un temps partiel dans mon activité principale, je me suis formé en 2020 à un ensemble de techniques permettant d’accompagner les personnes dans la recherche d’une solution à leur problème ou l’amélioration de leur bien-être. J’en donne ici un aperçu, sur la base des formations que j’ai reçues et de mon expérience sur les 5 années passées.

Crédit image : Andrew Ostrovsky, George RedHawk

Quelle est cette méthode ?

Il ne s’agit ni d’une pratique médicale, ni se substituant à une psychothérapie ou psychanalyse, ni de méthodes relevant de l’ésotérisme ou de la magie, ni de croyances religieuses, spirituelles ou idéologiques. Le praticien en hypnose n’est pas habilité à émettre de diagnostic médical, ni à réaliser de prescription médicale, ni d’acte médical.

Il s’agit d’une relation d’aide, de conseil pour le bien-être, d’accompagnement dans un projet. Le praticien en hypnose, parfois appelé hypnologue, hypnotiste, hypnotiseur (ce terme étant plus utilisé dans sa version déclinée pour le spectacle…) ou hypnothérapeute (quand il s’agit de l’hypnose thérapeutique), peut être vu comme un guide qui aide une personne à trouver les ressources qui sont en elle pour démêler un problème ou viser un objectif ; mais c’est la personne elle-même qui réalise ce chemin guidé.

Plusieurs outils peuvent ensuite être utilisés, parmi lesquels la communication ericksonienne (sans transe hypnotique), l’hypnose conversationnelle ou l’hypnose ericksonienne (pour développer des états modifiés de conscience, ou transes hypnotiques, plus ou moins profondes).

L’hypnose ericksonienne (du nom de son inventeur psychiatre et psychologue, Milton Erickson, dans les années 1920) est basée sur une communication avec la partie inconsciente d’une personne, sous la forme de suggestions, sans aucune forme de contrainte ni d’ordres imposés. À tout moment, la personne guidée vers une transe hypnotique reste consciente de ce qui se déroule pendant la séance, et à tout moment elle reste maître de ses choix.

Loin de l’hypnose de spectacle, l’hypnose ericksonienne créée un rapport privilégié entre le praticien et vous, en toute sécurité et discrétion, pour un traitement personnalisé à chaque cas.

Exemples de problèmes abordés

À titre d’exemples chez les apprenants (étudiants, lycéens, collégiens, stagiaires, apprentis, adultes en reprise d’étude, passage de permis de conduire…), des adultes ou jeunes adultes devant passer des entretiens professionnels, concours, les blocages au bien-être peuvent être :

  • blocage dans la réalisation d’un projet
  • manque de confiance en soi (manque de lâcher-prise…)
  • peurs bloquantes (regard des autres, jugement…)
  • manque de concentration ou d’attention (éléments perturbants…)
  • accoutumances ou habitudes perturbantes (téléphone/tablette, réseaux sociaux, jeux…)
  • stress lié au travail, examens, oraux, à l’environnement familial (manque de lâcher-prise, tensions…)
  • endormissement ou sommeil difficiles (« moulin à pensées » tournant en permanence…)
  • manque de relaxation, de respiration
  • émotions bloquées à un niveau inconscient (méconnaissance de soi-même…)

Mais ces blocages, et tant d’autres, peuvent se rencontrer chez n’importe quelle personne.

Chaque personne étant unique, la stratégie de résolution est adaptée à chaque personne, dans un principe de respect et de confiance réciproque, d’écoute sans jugement, et en toute confidentialité.

Pour s’améliorer en tant que praticien, il est intéressant de suivre des formations complémentaires, d’échanger avec d’autres praticiens en hypnose sur des cas rencontrés (tout en préservant l’anonymat), de lire des ouvrages de référence et/ou récents.

Ce que l’hypnose est et n’est pas !

Il est important de préciser que l’hypnose ne se substitue en aucun cas à un traitement médical :

  • Le praticien en hypnose n’est ni médecin, ni psychothérapeute, ni psychologue (sauf si c’est sa spécialité première).
  • Il ne peut prescrire ni médicament, ni traitement, ni « soigner » ou « guérir » au sens médical. Les personnes qui font appel à un hypnologue ne sont pas appelés des « patients » mais des « clients ».
  • Tel un coach, il s’occupe de l’amélioration de votre bien-être, de votre confort, mais avec toutefois des techniques spécifiques de communication avec et vers l’inconscient.
  • Si le praticien en hypnose détecte chez son client que son problème relève d’un spécialiste médical, alors il lui conseillera de consulter un professionnel de santé.
  • Le praticien en hypnose ne possède aucun « don » au sens ésotérique et ne peut réaliser aucun « miracle » au sens religieux. Il fait appel à un ensemble de techniques d’accompagnement et de communication qui permettent de révéler les solutions connues ou enfouies chez la personne, ou d’en suggérer certaines.
  • Il n’y a a priori pas de contact physique entre le praticien et le client, sauf peut-être à certains moments lorsqu’il s’agit de déplacer le poignet, les bras, retenir la tête ou le dos pour éviter un basculement. Aucune partie intime n’est touchée par le praticien ; c’est important de le préciser. D’ailleurs, dans certains cas et avec certaines précautions, il est possible de faire des séances en visio.
  • Le praticien en hypnose n’a pas pour objectif de proposer un nombre artificiellement élevé de séances : il s’agit d’un accompagnement généralement de courte durée (entre 1 et 4 ou 5 séances maximum).
  • Si l’hypnose de spectacle ou de télévision utilise certaines techniques identiques, dans un but de divertissement du public, ce n’est pas du tout l’objectif du praticien en hypnose qui se concentre spécifiquement sur son client, dans un rapport de confiance et de confidentialité, et dans un but précis.

Précautions, informations importantes

Plutôt deux fois qu’une, il est important d’informer et rappeler que :

  • L’hypnose à visée de bien-être est une pratique d’accompagnement au mieux-être et au bien-être. Elle est complémentaire de la médecine conventionnelle et ne remplace en aucun cas une consultation médicale.
  • Le praticien en hypnose n’est pas habilité à émettre de diagnostic médical, ni à réaliser de prescription médicale, ni d’acte médical. (Sauf si le praticien est dûment habilité à cela dans le domaine médical.)
  • Si vous présentez des signes d’altération de votre fonctionnement physiologique ou psychiques, consultez préalablement votre médecin afin de ne pas retarder une prise en charge médicale éventuellement nécessaire.
  • L’hypnose à visée de bien-être n’est pas adaptée si vous avez fait l’objet d’un diagnostic médical d’une pathologie figurant dans la liste suivante :

Psychoses (schizophrénies, psychoses hallucinatoires chroniques, bouffées délirantes aiguës, psychose puerpérale…), Etats limites, TOC sévères, Troubles Bipolaires, Dépression grave, Risques suicidaires, Mélancolie, Troubles sévères du comportement liés notamment aux addictions aux produits (alcool, drogues dures, médicaments…), aux addictions comportementales et aux troubles du comportement alimentaire, Troubles Dissociatifs de l’Identité, dysphonie de genre. Toutefois, si votre état est stabilisé, l’hypnothérapie à visée de bien-être peut apporter un soulagement : consultez alors votre médecin psychiatre afin qu’il puisse évaluer la pertinence de telles séances et le cas échéant vous rédiger une prescription médicale.

  • Les effets secondaires désagréables qui peuvent apparaître suite à une séance d’hypnose sont : somnolence, maux de tête, nausées, réaction émotionnelle désagréable déclenchée par un souvenir remontant à la conscience. Si vous êtes sujets à ces effets secondaires, parlez-en à votre praticien.
  • Attention à bien choisir un praticien qui vous préserve de certaines dérives sectaires : selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), une dérive sectaire est « un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes ».

Comment se déroule une séance d’hypnose ?

Les séances se déroulent généralement en cabinet, un lieu calme, neutre et sécurisé.

Dans certains cas, cela peut aussi se dérouler à votre domicile si l’ambiance y est favorable, ou à distance en visioconférence si la rencontre n’est pas possible (éloignement, empêchement…) et si l’objectif de la séance le permet. (Pour ce dernier cas, un ordinateur avec webcam, casque et micro, une bonne connexion internet est indispensable.)

Une séance peut durer entre 45 minutes et 1h30, parfois 2h00, selon l’objectif de séance.

Le praticien doit être respectueux de votre volonté, de vos valeurs et croyances, de votre corps, de la confiance que vous lui accordez en faisant appel à lui, de la confidentialité des échanges, et de vos données personnelles.

La première séance permet de faire connaissance, créer un rapport de confiance entre le praticien et son client. Il s’agit de bien comprendre la demande, de la reformuler, l’interroger, savoir ce qui a déjà été essayé auparavant, ce qui a marché ou non, déterminer comment la personne est réceptive, et par quelle stratégie le praticien va aborder la demande de son client.

Quelques exercices d’hypnose peuvent être réalisés pour compléter l’approche. C’est rarement lors de cette première séance que l’on peut réaliser une séance d’hypnose complète. D’autres séances peuvent être nécessaires.

S’agissant d’une « thérapie brève », l’hypnose n’a pas pour objectif de proposer un suivi régulier sur un long terme. Le nombre de séances est souvent limité à 2, 3, voire 4. Certaines personnes peuvent avoir besoin de temps pour bien apprendre les phénomènes hypnotiques en vue de la résolution de leur problème. Car il s’agit bien d’un apprentissage que la personne réalise, guidée par son praticien. C’est donc un entraînement à ces phénomènes, raison pour laquelle il vaut mieux d’exercices ou d’expériences plutôt que de tests.

En fonction de ce qui a été dit en première séance, le praticien détermine une stratégie, un nombre de séances et leur contenu, qui peut évoluer selon les réactions et avancées de son client.

Crédit image : Mind Vectors by Vecteezy

Exemples de formations professionnalisantes suivies

J’avais, pour ma part, suivi les formations suivantes. Je les indique ici sans aucune contrepartie, simplement parce que j’ai trouvé qu’elles m’avaient beaucoup apporté :

  • Praticien en hypnose ericksonienne et techniques de coaching, par Dominik Hansen, chez Hansen Institute
  • Hypnose profonde, par Antoine Garnier
  • Stratégies d’accompagnement et leviers de changement, par Dominik Hansen
  • Psychopathologies, par Myriam Laborde-Brana
  • RITMO®, par Lili Ruggieri
  • Les essentiels de l’approche systémique, par Lili Ruggieri

Formations complémentaires :

  • Formation au mapping systémique, chez Virages©

Autres articles à ce sujet sur ce blog